L'iris


Comment ça fonctionne
En 1987, ce sont deux ophtalmologistes (Aran Safir et Leonard Flom) et un universitaire (John Daugman) qui ont élaboré un procédé pour l'identification basé sur l'iris. Breveté en 1994, ce procédé arrive donc après la lecture de la rétine. Contrairement à la rétine, l'iris est visible de l'extérieur. Membrane colorée située entre le blanc de l'oeil et la pupille, l'iris est composé d'une multitude de tubes très fins qui s'entrecroisent, procurant à l'iris une forme particulière et unique qui ne varie que très peu au cours d'une vie.

La capture de l'iris se fait à l'aide d'une caméra qui va dans un premier temps positionner l'iris par rapport à l'ensemble de l'oeil. Ensuite, la caméra scanne l'image de l'iris pour en analyser les points caractéristiques. Le dispositif analyse notamment la position, la longueur et le relief des tubes qui composent l'iris. Enfin, en ayant retenu au-dessus de 200 points distinctifs, l'ordinateur relié à la caméra procède à la comparaison de l'iris avec la banque de données des identifiants possibles. Le processus d'identification ne prend que quelques secondes. Spécifions que l'image analysée est captée en noir et blanc. La couleur de l'oeil n'est ainsi pas prise en compte dans l'analyse, ce qui annule les biais causés par les changements de couleur de l'iris chez certaines personnes.

Aussi, alors que la méthode étudie la partie visible de l'oeil, certains cas de fraudeurs utilisant des photographies d'iris pour déjouer la caméra ont été relevés. Pour enrayer le problème, il est désormais répandu sur le marché que les dispositifs d'iris-scan soient doublés d'une fonction visant à authentifier la validité d'un oeil humain. Ainsi, en plus de scanner l'iris, la caméra envoie une lumière et analyse la réaction de dilatation et de rétraction de la pupille.

Points forts
Au même titre que l'empreinte digitale et la rétine, l'iris est une méthode biométrique prisée pour son côté unique et sa très grande fiabilité. Il n'est donc pas possible pour des jumeaux identiques d'avoir des iris identiques. Pareillement, un même individu aura un iris gauche différent du droit. Avec une texture d'iris stable dans le temps, le risque de détecter deux iris identiques est infime (1/1072).

La sophistication de la méthode est également un avantage à considérer. Certaines techniques actuellement disponibles sur le marché procèdent à une identification dans un délai de 4 secondes. L'iris-scan est également privilégié par certains puisqu'elle est réalisable malgré le port de lentilles ou de lunettes.

Points faibles
Au même titre que le retina-scan, l'identification par l'iris est une méthode qui nécessite des sujets entraînés et coopératifs. Il peut en ce sens être difficile pour un utilisateur de ne pas bouger durant le scan. Étant donné la diminution proportionnelle de la fiabilité en fonction de la distance, le sujet doit demeurer très près de la caméra. Aussi, la lumière envoyée dans l'oeil peut être très désagréable. Comme bon nombre de procédés biométriques, la capture de l'iris est jugée intrusive par certaines personnes.

Le dipositif en soi est également un inconvénient. En comparaison à l'identification par l'empreinte digitale, le capteur d'image de l'oeil est plus volumineux et donc inadéquat pour la sécurité des  objets de petite taille. Il est également plus coûteux.

Utilisations
Dans le monde, la technique d'identification par l'iris est principalement exploitée dans le domaine frontalier. Depuis 2003, le Canada s'est doté d'un tel procédé afin de faciliter le contrôle douanier des utilisateurs qui font fréquemment le voyage en provenance des États-Unis. Sur une base volontaire, ce type de voyageur doit préalablement enregistrer l'image de son iris, lequel se retrouve alors sur une carte sous forme de code. Lors du passage à la douane, l'usager doit alors authentifier son iris avec son code. L'Australie travaille également à l'implantation d'un tel système d'identification pour ses frontières.

Toujours en 2003, le Haut Commissariat aux Réfugiés a eu recours à l'identification par l'iris en sol afghan afin de distribuer ses coupons d'aide alimentaire. Aux États-Unis, nous retrouvons quelques rares banques et prisons qui sont équipées d'un tel système. Fait intéressant, la biométrie par l'iris est très présente dans les pays d'Asie, mais pratiquement absente en Europe. Cela s'explique par le brevet américain déposé en 1994 par les créateurs du procédé.

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