Les empreintes digitales

Un peu d'histoire
La mesure la plus connue dans le domaine de la biométrie est celle des empreintes digitales. Il y a plusieurs centaines d'années, les chinois utilisaient déjà leurs empreintes de doigt dans la pâte qui servait à sceller les documents fait de bambou en guise de signature. Des archéologues ont également découvert des oeuvres d'art n'étant griffées que d'une trace de doigt et des contrats vieux de 4000 ans conclus par des empreintes de babyloniens.

Plus près d'aujourd'hui, le britannique William Herschel, en s'inspirant des chinois, poursuivi à la fin du 19^e sièlce les fraudeurs qui encaissaient les chèques des vétérants décédés en les identifiant à l'aide de leurs empreintes digitale. Personnage important et pionnier de la dactyloscopie*, il démontra l'immuabilité* des empreintes et proposa de créer une banque de criminels composée de leurs empreints respectives. Sir Francis Galton, cousin de Darwin, étudia longuement les empreintes et appuya leur utilisation au plan de l'identification étant donné leur grande variabilité d'une personne à une autre. Ce fut le début de la classification des empreintes.


Qu'est-ce qu'une empreinte?
Une empreinte est un dessin formé par les lignes de la peau. On en retrouve à différents endroits du corps. Lorsqu'on parle d'empreintes digitales, on fait référence aux lignes de la peau des doigts. La formation du dessin a lieu durant la période embryonnaire. Les lignes des doigts, ou crêtes papillaires, sont donc formées dans le ventre de la mère alors que la peau subie une pression interne. Chaque morphogenèse* étant unique, les empreintes sont donc individuelles à chacun. La probabilité de trouver deux empreintes digitales similaires est extrêmement rare (1 sur 10²⁴). Même les jumeaux monozygotes auront des empreintes digitales différentes, car ils auront subi des pressions différentes dépendamment de leur emplacement respectif dans le ventre de leur mère. D'autre part, les caractéristiques de la peau, laquelle est constituée de différentes couches lui permettant de se régénérer, lui confère son immuabilité. Ainsi, la pérennité du dessin s'explique par le fait qu'une blessure au doigt guérisse sans en altérer l'empreinte, à moins d'avoir affecté très profondément la peau. C'est donc dire qu'en plus d'être uniques, les empreintes se fixent avant même la naissance et perdurent jusqu'à la mort. Toutes ces caractéristiques rendent les empreintes digitales très attrayantes dans le domaine de la biométrie.


L'identification par les empreintes digitales
Avec la technologie actuellement disponible, il est possible de numériser les spécificités de chaque dessin papillaire. On retrouve en moyenne une centaines de points caractéristiques (minuties*) dans une empreinte complète. Toutefois, la majorité des systèmes d'identification proposés sur le marché ne s'attarde qu'à une douzaine de points. L'unicité des empreintes est telle qu'il est quasiment impossible de retrouver deux individus présentant douze points identiques.

D'entrée de jeu, il faut prendre la mesure de l'empreinte. Cela peut être effectué à l'aide de différentes techniques : capteurs optiques (caméra), capteurs d'ultrasons, capteurs de champ électrique, pour ne nommer que les principales. Par souci de validité, ces capteurs sont souvent additionnés d'une fonction visant à faire une vérification préalable de l'authenticité du corps à mesurer. Dans ces cas, la pulsation cardiaque et la pression sanguine seront mesurées et une photo infrarouge du dessous de l'épiderme sera prise afin de s'assurer qu'il s'agisse bel et bien d'un doigt. De cette manière, il est impossible d'utiliser une empreinte reconstituée ni d'utiliser le doigt d'une personne décédée. Lors de l'étape du fingerscan, l'identité de l'individu est répertorié. Si l'individu est déjà fiché, le scan n'a pour seule fonction que de comparer les minuties caractéristiques détectées avec celles mémorisées dans la base de données. S'il y a concordance des minuties et que ces similitudes sont en nombre suffisant (d'après un critère préalablement déterminé), l'individu sera correctement identifié.


Les usages
À l'heure actuelle, deux tangentes ressortent de l'utilisation des empreintes digitales, soit la sécurité et la vie simplifiée. Pour la personne qui désire restreindre le contrôle d'accès à un lieu ou à un objet particulier, l'emploi d'une technique biométrique est essentiellement une question de sécurité. Il en est ainsi des serrures digitales résidentielles et automobiles, des contrôles d'identité dans les entreprises, de même que des dispositifs à reconnaissance biométrique qu'il est possible de connecter à certains objets électroniques (ordinateur, cellulaire, clé USB, etc.). Par exemple, les allemands ont récemment confectionné le tout premier GPS à empreinte digitale, le Medion GoPal P4425 :  

« Les GPS portables sont très appréciées des automobilistes et sont considérés aujourd'hui comme incontournables. Revers de la médaille, ils font également l'objet d'un nombre de vol en constante augmentation. Pour rassurer les futurs clients, Medion vient de créer le 1^er GPS sécurisé avec reconnaissance par empreinte digitale. »

Par ailleurs, si la biométrie fait appelle à une partie du corps, elle n'exige rien d'autre. Devant le problème de l'employé qui oublie trop souvent sa badge, ou du professeur qui n'arrive jamais à se souvenir de son mot de passe, l'usage de la biométrie est tout indiqué. Imaginez ne plus jamais devoir appeler le serrurier parce que vous avez oublié vos clés à l'intérieur de la voiture. Assurément moins de tracas. Dans le même ordre d'idée, le Village Vacances Valcartier a innové à l'été 2009 avec son concept « mon argent ou bout du doigt ». Plus besoin de trimbaler son argent dans un zipploc ni de surveiller son portefeuille entre deux vagues; il suffit d'enregistrer sa carte de crédit et son index à la billeterie, et on est libre pour la journée. Suivant la tendance technologique, les hôtels les plus luxueux [Kube Hotel et Hôtel Murano à Paris, par exemple] se sont également équipés de serrures digitales, question de ne plus embêter le client moderne (et fortuné!).